Si on dit que les filles naissent dans les roses, et les garçons dans les choux, je dirais que je suis née au milieu des crayons ! Dès mon plus jeune âge, je me plaisais à peindre sur ma peau, celle de mes camarades de classe pas toujours consentants, sur les murs de la maison, le mobilier etc...
Puis à mes 12 ans, j’ai participé à un concours de dessin pendant un Salon d’Artistes et c’est là que j’ai rencontré Mme Caroline Renée Fombaron, artiste peintre et restauratrice d’œuvres d’Art. Cette dernière m’a proposé de participer à l’édition prochaine en tant qu’exposante, et surtout de devenir son élève. Auprès d’elle, dans son atelier de Champniers (16), j’ai appris les proportions, la perspective, l’aquarelle et la peinture à l’huile. J’ai eu une formation plutôt académique qui m’a donnée les bases du dessin et de la peinture. Je me rappelle surtout que j’adorais la voir travailler. Lorsqu’elle nettoyait un vieux tableau, parfois on trouvait un chef d’œuvre qui apparaissait derrière la « croûte » que ses clients lui apportaient. Durant la guerre, les artistes qui ne voulaient pas voir leurs œuvres brûler les recouvraient d’une grosse couche de peinture qui formait une œuvre basique et souvent sombre. Ma professeur leur redonnait vie et je trouvait ce travail fascinant, plein de technique, un morceau d’Histoire qui ne demandait qu’à reprendre sa place.
J’ai quitté l’atelier de l’artiste pour rejoindre l’Ecole des Acacias à Angoulême où j’ai suivi des cours préparatoires aux écoles d’Art. Cette année là, j’ai appris à utiliser mes bases académiques pour les mettre au service d’un art moins lisse, ou l’émotion est omniprésente. Comme ma vie était plutôt compliquée à l’époque, j’ai compris que le dessin pouvait littéralement me sauver. Je pouvais me créer un monde, une bulle, où me ressourcer. Mon hypersensibilité devenait une force.
Mais après mon BAC L, il a fallu faire un choix, et pour les conseillers d’éducation, « artiste » ce n’est pas un métier, mais une passion. Il faut penser avant tout à la sécurité de l’emploi, quitte à passer à côté de sa Vie, choisir l’argent, la retraite, avant le bonheur et l’épanouissement.
(....pause)
En 2006, j’ai repris mon chemin initial en suivant une MANAA (Mise A Niveau en Arts Appliqués) a l’Ecole des Arts Appliqués de Toulouse. J’ai adoré cette année où j’ai beaucoup appris. Avec l’option de Communication Visuelle, j’ai compris que ce que j’aimais dans les arts visuels, c’est avant tout illustrer une histoire, parler avec les images, mettre en couleur les maux et les mots.
Puis mon quotidien a repris le dessus et malgré les encouragements de mes professeurs j’ai dû quitter cette route pour prendre le chemin du travail. Comme j’avais mon BAFA et que j’aimais partager avec les enfants, je me suis tournée vers l’Animation Socioculturelle. J’ai animé de nombreux ateliers artistiques dont une exposition européenne au Danemark sur le thème de la Démocratie. J’ai beaucoup aimé ce projet !
En 2011 j’ai eu mon premier enfant : Anakin.
J’ai vécu son arrivée comme un grand chamboulement dans ma vie. Je me suis beaucoup remise en question, en tant qu’enfant, femme et maman. Je ne voulais plus me mentir et c’est pour cela que j’ai décidé de m’inscrire à la Maison Des Artistes comme Peintre et illustratrice.
Encore une fois, que ce soit pour des travaux personnels ou sur commande, l’idée principale était de raconter des histoires.
Puis en 2015 je me suis tournée vers le tatouage. Le contact avec mes clients, la portée thérapeutique de la pratique, tout cela me plaisait beaucoup. Mais aujourd’hui je suis maman de deux enfants atypiques, un Autiste Asperger et un TDAH, et ce métier très envahissant finissait par m’épuiser autant moralement que physiquement, et surtout, ne me permettait pas de m’investir autant que je le voulais dans ma vie de famille.
Sûrement parce que je suis empathique que et que je m’investis à 1000% dans ce que je fais ! Je veux pouvoir m’épanouir dans ma vie professionnelle artistique, tout en gardant autant de temps que possible pour mes deux extra-ordinaires !
Alors....pourquoi pas revenir en arrière, reprendre mes études là où elle s’étaient arrêtées en 2006 ?